L’œuvre de Vivian Maier, dévoilée dans une exposition organisée par le Jeu de Paume au Château de Tours a connu un incroyable destin. Toute sa vie durant cette femme, née en 1926, gouvernante pour gagner sa vie, a consacré l’intégralité de ses moments de loisirs à arpenter et photographier les rues de New York puis de Chicago, un Rolleiflex ou un Leica autour du cou. Elle a ainsi accumulé pendant 30 ans plus de 120 000 prises de vues, en grande partie restée en rouleaux, non développée faute d’argent, sans les montrer à personne. Les photographies de cette passionnée ont été découvertes par hasard par John Maloof, en 2007, trésor déniché au hasard d’une salle des ventes de Chicago. Ainsi, Vivian Maier, pour qui la photographie était vitale, rituel intégré à sa vie de tous les jours, et dont le travail s’apparente à la Street Photography américaine de Lisette Model, Helen Levitt ou encore Diane Arbus est morte dans un quasi anonymat. Les 120 épreuves argentiques exposées dans la Vallée de la Loire témoignent de la curiosité de Vivan Maier pour les activités quotidiennes de chacun, l’attention profonde voire l’empathie qu’elle porte à ses congénères, à leurs physionomies, leurs attitudes, leurs tenues. Ici, un beau manteau de fourrure blanc attire son objectif, là, ce sont deux enfants partageant une tendre complicité qui font sourire son appareil… Au fil des salles, les spectateurs découvrent le regard plein d’humanité d’une femme des plus mystérieuses.
Vivian Maier (1926-2009), une photographe révélée, du 09 novembre 2013 au 01 juin 2014, Château de Tours, 25 avenue André Malraux – 37000 Tours, entrée gratuite.
Texte : Victoire Chapellier