Des arbres décapités, une nuée d’oiseaux entre ciel et mer, des préfabriqués dans une banlieue pavillonnaire : Robert Adams met à nu l’ouest américain depuis plus de 40 ans. Né en 1937 à Orange (New Jersey), il passe de longues années dans le Wisconsin puis dans le Colorado avant de s’établir dans l’Oregon. A chaque fois, il s’applique à nous montrer comment la géographie de ces régions a été bouleversée par l’action néfaste de l’homme. Que ce soit la construction effrénée autour de Los Angeles, les déchets déversés dans les environs de Denver ou bien la déforestation dans le comté de Clatsop, le photographe américain dévoile des paysages désolés où la nature a perdu ses droits. La beauté y est néanmoins toujours présente, révélée par la composition, le jeu des plans, mais surtout par cette lumière irradiante, qui plus d’une fois nous éblouit. Ces clichés, empreints de la sobriété du noir et blanc, interrogent la place de l’homme dans la nature, en exposant les supplices qu’il lui inflige.
Avec plus de 250 tirages, rangés par séries, la rétrospective du Jeu de Paume rend hommage aux différents combats menés par Robert Adams, tout en tentant d’éveiller notre conscience au monde qui nous entoure – l’endroit où nous vivons.
Robert Adams, L’endroit où nous vivons, The place we live - Jeu de Paume, du 11 février au 18 mai 2014 - 1, place de la Concorde, Paris 8e – M° Concorde.
Texte : Quitterie Vallet