La rétrospective de Joel Meyerowitz à la Maison Européenne de la Photographie met en lumière un cheminement, celui de l'avènement de la couleur. Dans le milieu de la photographie artistique des années 60, seul le noir et blanc à droit de cité. La couleur, c'est pour la publicité. Joel Meyerowitz a 20 ans. Il passe ses journées dans les rues de New York où Il déambule avec son ami Gary Winogrand. « On était comme des pêcheurs sur la 5e Avenue. On filtrait les informations humaines qui s’écoulaient dans la rue », raconte Meyerowitz dans une vidéo diffusée par les Editions Phaidon. Deux appareils photos pendent à son cou : un pour le noir et blanc, l'autre pour la couleur. Après un voyage en Europe, dans les années 70, il fait un choix décisif, celui de la couleur, devenant ainsi l'un des premiers photographes américains à l'utiliser. « Le monde était en couleur. Ca me semblait tellement évident (…). Pour moi, le noir et blanc, c’était le passé, c’était l’histoire. » déclarera-t-il au Guardian. Comment ne pas être de son avis devant le portrait de cette jeune femme dont la chevelure rousse et la carnation coquillage se détachent sur le bleu si franc du ciel ?
23 janvier - 07 avril 2013, Joel Meyerowitz, une rétrospective, Maison Européenne de la Photographie, 5/7 rue de Fourcy - 75004 Paris, Métro : Saint Paul.
Texte : Victoire Chapellier