Les punks squattent à la Cité de la musique ! Le temps d’une exposition, retour vers le (no) future à la Villette pour ranimer le cadavre de ce qui fut le « dernier mouvement d’avant-garde du XXe siècle » selon Eric de Chassey, directeur de la Villa Médicis et commissaire de l'exposition. Au programme : nihilisme et épingles à nourrice.
Entre 1976 et 1980, la contestation a un nom. Musique, vêtements, bande dessinée, cinéma : le punk est partout et répand son mépris des conventions sur l’ensemble de la scène européenne, réinventant les codes visuels et idéologiques de toute une époque. Ni programme ni manifeste : le mouvement fait feu de tout bois et se réclame d’une liberté d’intervention totale allant sans hésiter jusqu'au mauvais goût. À travers plus de 500 objets issus de collections publiques et privées, l’exposition Europunk invoque les esprits des Sex Pistols, de Vivienne Westwood, des Clash ou du collectif Bazooka pour mieux saisir l’essence de la révolte.
On peut bien sur se demander s'il est pas paradoxal d'enfermer ce mouvement anarchiste entre quatre murs, éternelle question que l'on se pose devant des œuvres futuristes, dada, ou de tout autre mouvement rejetant la culture officielle voire l'institution muséale. Mais pourquoi bouder son plaisir? Le parcours chronologique et thématique est intéressant car le punk y est expliqué au regard des événements historiques de l'époque et apprécié dans sa globalité.
En plus, on peut créer son propre fanzine ou son badge et même laisser libre cours à sa rage en enregistrant un morceau de musique... Bath.
Une expo à ne pas saccager (même si le punk est un peu trop à la mode...)
Europunk, du 15 octobre au 19 janvier 2014, Cité de la musique, 221 Avenue Jean Jaurès, 75019 Paris - Metro : Porte de Pantin.
Texte : Victoire Chapellier